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Le commissaire 3J par Claude Le Nocher

(Le septennat de Pierre-Martin Perreaut)

Pierre-Martin Perreaut ne fut peut-être pas l'auteur le plus original du Fleuve Noir. Pourtant, il n'est pas le moins intéressant. Ses histoires sont teintées d'humour ou d'ironie, ce qui les rend très agréables à lire. La forme de ces romans est aussi bien pensée : dans certains d'entre eux, c'est l'assassin qui raconte ; dans d'autres, il s'agit d'une narration plus ordinaire, mais toujours vive et fluide.
En 1972, Pierre-Martin Perreaut obtint le Prix du Quai des Orfèvres pour "Trop, c'est trop" (Fayard). Il créa dans ce roman le personnage du commissaire Jean-Joseph Janiaut, surnommé "3 J".
En 1974, P.M.Perreaut entre dans la collection Spécial-Police. Il y restera 7 ans, produira 26 titres, dont la plupart auront pour héros son policier fétiche.
Avec cet auteur, il ne faut pas s'attendre à des descriptions physiques précises, ni a beaucoup de détails sur les protagonistes. On apprend que Jean-Joseph Janiaut habite 97 avenue Emile Zola, à Paris. On suppose qu'il s'agit d'un quadragénaire. On sait qu'il est marié à Martine, parfaite épouse, mère au foyer. Ils ont un fils, Stéphane, un gamin qui zozote un peu. "3 J", commissaire au Quai des Orfèvres, est déjà célèbre. On parle souvent de lui dans les journaux et à la radio. Il est souvent question de RTL dans ces histoires. Max, le neveu de " 3 J ", est un brillant étudiant qui se mêle parfois des enquêtes de son oncle.


L'équipe d'inspecteurs sous les ordres de "3 J" se compose de trois policiers, que l'on retrouve à chaque épisode.
Le principal adjoint du commissaire, c'est Patringaud, dit Pat. Il est l'alter ego de son chef, parfois amené à prendre seul des décisions concernant l'affaire en cours. Plutôt qu'un fin limier, c'est un policier consciencieux. Il vit avec Germaine, qui est coiffeuse. Il n'a qu'un seul défaut : il ne peut croiser une femme sans la déshabiller du regard. En résumé, un bon flic un peu macho.
Le deuxième inspecteur s'appelle Bouchard. Il est marié et père de famille. S'il joue un rôle à part entière, il prend peu d'initiatives. C'est un exécutant, bien utile dans l'action. Le troisième est un jeune policier, qui n'apparaît pas au début de la série : Pierre Hautevelle, dit Le Bressan, un homme plutôt costaud. Comme Bouchard, il participe activement aux enquêtes. Il lui arrive même d'émettre des hypothèses, dont certaines ne sont pas dénuées d'intérêt.
La plupart des affaires traitées par " 3 J " et son équipe se passent à Paris. Mais, dans plusieurs cas, ils se déplacent en Bourgogne. C'est la région d'origine du commissaire, où il a de la famille et des amis.


"3 J" et ses inspecteurs sont confrontés à des criminels aux motivations diverses, comme il se doit. Toutefois, quelques-uns d'entre eux cherchent véritablement à défier le célèbre commissaire. Ils sont certains de le mettre en échec, pour une fois. Ils se trompent, car " 3 J " est rusé. Il sait deviner le mode de pensée de ses adversaires. C'est le champion de l'empathie ! Comme les mobiles des crimes, les décors sont également très variés.
On remarquera que Pierre-Martin Perreaut publia au Fleuve Noir de 1974 à 1981. Ces dates sont aussi celles du septennat giscardien. En effet, l'auteur décrit la France de cette époque, citant des noms et des faits typiques des années 70. Par exemple, la Tour Montparnasse (qui fut un événement architectural parisien) est souvent évoquée. Idem pour des animateurs radios très connus il y a 25 ans. Sans ambiguïté, l'auteur précise des dates afin de fixer ses romans dans le contexte de ces années-là. On pourrait y voir un témoignage sur une période de la vie des Français.
L'auteur ne cache pas ses préférences idéologiques. De mai 68, il retient la vaste manifestation pro-gaulliste destinée à enterrer la révolte. C'est donc une description plutôt " bourgeoise " du septennat de Giscard qu'il nous présente. Quitte à ce que ses personnages, appartenant à la bonne société, soient des criminels retors ou cruels, pas aussi intelligents qu'ils le croient. Mais on n'est pas obligé de s'arrêter à ce parti-pris.
L'important dans une fiction reste que l'histoire soit bien racontée, et que l'intrigue soit de bon niveau. Ce qui est le cas dans les romans en question. Même si le dénouement est parfois un peu léger, car prévisible, cela n'enlève rien aux qualités de ces enquêtes souriantes.
Pierre-Martin Perreaut est un auteur à redécouvrir. Voici une petite sélection parmi ses romans.


"CHASSE-CROISE" :
Paris, milieu des années 1970. Lucien, Tania et Bruno veulent enlever M.Koslov, un sexagénaire propriétaire d'une importante société. Nul doute qu'ils pourront réclamer une grosse rançon. Comme il prend un taxi tous les matins, il suffit de l'embarquer dans un faux taxi, de le maîtriser, et de le séquestrer.
Par hasard, Tania et Lucien s'aperçoivent qu'une femme chauffeur de taxi est le sosie de Tania. Toutes deux ont en particulier le regard, les yeux de Michèle Morgan. Le trio décide d'élaborer un plan plus sophistiqué, qui leur vaudra une double rançon, et de se servir d'une vraie voiture de la société " Taxivit ".
Ce qu'ils ignorent, c'est que les finances de M.Koslov vont très mal - et qu'il a imaginé un moyen radical de résoudre le problème. Ce matin-là, il se rend effectivement à la banque. Mais c'est pour y commettre un hold-up. Imprévu : Lucien servira d'otage. De son côté Bruno exécute le plan comme ils l'ont programmé.
Le braquage se déroule parfaitement. Lucien, Tania et M.Koslov se rendent dans la propriété de ce dernier pour attendre la suite des évènements. M.Koslov découvre alors que Tania n'est pas la vraie chauffeur de taxi - et que Lucien voulait l'enlever, lui. L'épouse de M.Koslov, non prévenue jusqu'à là, arrive à son tour.
Le fameux commissaire " 3 J " et ses adjoints ne tardent pas à obtenir de nombreux renseignements sur l'affaire. A vrai dire, ils l'ont suivie sans intervenir presque dès le début - grâce à un élément imprévisible. Quant à Lucien, repris de justice, ils le connaissent. Et ils savent que M.Koslov n'est pas en voyage.
Pourtant, une partie de la question leur échappe - quoi qu'ils en pensent. La vraie chauffeur de taxi est réellement en danger. S'il semble facile de mettre la main sur les braqueurs, les taxis eux-mêmes risquent de compliquer les choses. Bruno sera-t-il le seul à sortir indemne du pétrin ? Pas sûr du tout !…


CAUSERIE AU COIN DU FEU :
Pierre est en prison depuis dix ans pour un meurtre qu'il n'a pas commis. Employé commercial de la compagnie " Revivre ", il fut en 1966 condamné pour le meurtre de Vannier, le directeur général. Bourdon, l'adjoint de la victime, était l'organisateur de ce crime. Il s'arrangea pour que Pierre soit suspecté, puis inculpé. Victor Dupré fut celui qui tua Vannier. Depuis, il est devenu directeur financier grâce à Bourdon. Il n'a pas intérêt à la mort de son protecteur, car un " testament " de celui-ci l'accuserait du meurtre. Pendant ce temps, Pierre croupit en prison. Il va bénéficier d'une permission pour assister aux obsèques de sa mère. Quelques jours avant qu'il y ait prescription dans cette affaire.
Bourdon, grippé, est victime chez lui d'un accident mortel. L'implosion de son téléviseur provoque un incendie dont il ne sort pas vivant. Un dossier qui serait vite classé, car l'accident est quasi-certain. Mais le notaire détenteur du " testament " de Bourdon se manifeste. Dupré a annoncé qu'il serait présent à l'ouverture du document : c'était une ruse pour disparaître. Yvonne - la compagne de Bourdon, qui passe des vacances à Megève - est bien difficile à joindre. Quant à Pierre, il admet avoir sonné ce soir-là chez Bourdon, mais on ne lui a pas répondu. Sans doute s'est-il trompé d'étage, car Madeleine Boursier (l'employée de maison de Bourdon) était présente à l'heure qu'il indique.
Pierre est totalement disculpé par le fameux " testament ". Pourtant, le commissaire " 3J " et son équipe - dont Patringaud, qui arrêta Pierre dix ans plus tôt - hésitent. N'a-t-il pas voulu se venger de Bourdon avant de rentrer en prison à Melun ? Dupré, lui, n'avait aucune raison d'assassiner Bourdon. Mais une enveloppe (expédiée anonymement par Madeleine Boursier et son mari) prouve que Dupré et Yvonne - la compagne - sont été très proches, voire intimes. Le sont-ils encore ? Alors que le couple Boursier fête ses dix ans de mariage, le commissaire " 3J " va clore l'affaire : les mobiles de l'assassin sont devant ses yeux. Et Pierre ? Finalement, coupable ou innocent ?…

ETC…ETC…:
Une dame est assassinée. L'homme avec lequel elle déjeunait tous les jeudis depuis quinze ans est soupçonné par la police. Logique : il l'a peut-être supprimée pour la voler… Une employée de maison espagnole est assassinée. Le petit ami de la fille de ses patrons est suspecté par la police. Logique : il a découvert le cadavre. Et puis, les enquêteurs apprennent l'existence d'un trafic de drogue auquel est mêlée la fille de la famille… La bonne d'un curé et un médecin ont aussi été récemment assassinés. Et la veuve d'un général a été cambriolée. Elle n'est pas la seule a avoir été victime de " l'écumeur d'appartements ", qui sévit depuis quelques temps.
Le commissaire " 3 J " et son équipe cherchent un point commun entre ces diverses affaires. Un nom va bientôt apparaître dans plusieurs cas : Bernard Benoît, patron de l'employée de maison espagnole, père de la jeune trafiquante, PDG d'une agence de publicité. La mère d'un de ses anciens coursiers, Jojo, a été cambriolée - et certaines victimes ont un rapport indirect avec l'agence… Mais un inspecteur suit une autre hypothèse : Le Bressan pense qu'une société vendant du matériel de sécurité peut compter plusieurs des victimes parmi ses clients. Reste à savoir quelle est cette entreprise ?
Germaine, la compagne de l'inspecteur Patringaud, est elle aussi cambriolée. Le policier va rechercher dans le dernier numéro du magazine " Révélations " la piste de " la Petite Sirène ". Pas celle de Copenhague, son imitation en porte-clés. Un cadeau qui a coûté cher à ceux et celles qui l'ont réclamé. Pas à tous, seulement aux gens dont le cambrioleur possédait les adresses. C'est là que le nom de Bernard Benoît apparaît à nouveau, car c'est son agence qui a organisé cette campagne publicitaire. Les méthodes utilisées ont eu ici des effets secondaires regrettables. Qui donc a profité des réponses pour rendre visite aux victimes ?….

JOURS J POUR 3 J :
Philippe est un combinard toujours à vivre d'activités un peu louches. N'a-t-il pas été le rabatteur d'un photographe qui faisait des photos cochonnes, avec des filles pas toujours majeures ? Ce week-end là, il est invité chez ses amis Gisèle et Jean-François - un couple battant de l'aile. Cette fois, il est bien décidé à coucher avec Gisèle. Il a son idée, et utilise une photo d'Eva une ex-petite amie peu farouche. Voici qu'un ami, Michel, s'invite chez le couple accompagné de sa jeune femme - Eva. Un autre invité surprise : le fameux commissaire " 3 J ". Philippe s'enfonce dans ses mensonges et ses bévues. A trop vouloir se montrer innocent, il s'attire les soupçons. Son petit jeu pervers tourne de plus en plus mal.

L'ETERNEL PREMIER :
Quoi de plus normal que de trouver un mort dans un cimetière ? Sauf que Marcel semble avoir fait un vol plané pour qu'on le retrouve dans cette position. Le commissaire 3 J ne tarde pas à comprendre ce qui s'est produit. Mais il est en vacances, et n'a aucun droit de mener l'enquête. Il ne croit pas qu'il s'agisse d'un suicide, comme l'affirment les gendarmes. Chez l'employeur de Marcel, le commissaire apprend qu'une sorte de concours annuel entre les commerciaux de la société a lieu actuellement. La victime en était victorieux depuis dix ans. Est-il possible que ses collèges l'aient éliminé pour gagner ? Découvrir le coupable est une chose, prouver les faits en est une autre !




DIX DE DER POUR 3 J :
" Je suis le plus grand ! " a-t-il écrit près du téléphone mural de chez Moussia. Bilbo veut leur montrer à tous qu'il est capable de faire peur. Qui est-il ? Un nain de cirque qui ne peut plus exercer son métier. Son nom est Legrand. Sa signature ? Des cartes à jouer. C'est pourquoi les journaux l'appelleront bientôt "Dix de der ". Il commence par un attentat contre un magazine. Puis ce sera le meurtre d'une gamine dans sa propre tour. Puis il menace de s'en prendre à trois étages de la tour Maine-Montparnasse. Puis il va tuer un chien. Puis il revendiquera le meurtre d'une voisine. Le commissaire 3 J et ses adjoints enquêtent.

MEURTRE EN PLAY-BACK
Seize mois plus tôt, Pierre Courcelles (PDG de la société audiovisuelle Auviflash) fut assassiné dans son bureau. Son associé Jean-Pierre Pascal se trouvait dans une autre aile des bâtiments, et a été vu par plusieurs témoins. Pourtant, le comportement et les réponses de celui-ci poussent la police à s'interroger.
Comment douter puisque Maryvonne, une employée licenciée au profit de la maîtresse de J.P.Pascal, témoigne en sa faveur ? Il est vrai qu'elle a caché chez elle un important dossier secret. Et qu'une société concurrente lui a fait une offre généreuse, qu'elle nie avoir acceptée. Des magouilles qui lui vaudront un petit séjour en prison. Sa sortie risque d'inquiéter certaines personnes. C'est Max, le neveu de " 3 J ", qui s'aperçoit d'un détail essentiel. Il incite son oncle à s'intéresser aux techniques audiovisuelles. Encore faudra-t-il prouver les déductions de Max.

ENTRE DEUX MORTS
Roger Dubois est un homme d'environ 40 ans, pas très heureux en ménage. Il tient avec sa femme Marie-Laure la chemiserie Soubise, héritage de son épouse. Tous les bénéfices de leur commerce vont à la modernisation de leur villa de Bandol, ce qui ennuie Roger. Marie-Laure est une maîtresse-femme, Roger ne discute pas.
L'été précédent, en l'absence de son épouse, Roger a fait la connaissance de Mary-Jo, une Danoise. Quinze jours de plaisir. Depuis le retour de Marie-Laure, ils se sont peu revus. Mais cette année encore, sa femme reste un peu plus à Bandol. Roger et Mary-Jo passent deux nuits ensemble. Ce qui met Roger de bonne humeur. Mais les choses vont bientôt se compliquer pour lui, car Mary-Jo a été assassinée. On a retrouvé des indices de son passage chez elle. Face aux enquêteurs (" 3 J " et son équipe), Roger accumule les mensonges. Et un second meurtre pourrait lui être imputé. " 3 J " se contentera-t-il d'une trop simple version des faits accusant Roger, alors qu'il est innocent ?

CLAUDE LE NOCHER

LES 26 TITRES DE P.M. PERRAUT AU FLEUVE NOIR :

Echec... et rapt (1974, SP 1107)
3J en a ras-le-bol (1974, SP 1128)
Je tue il (1975,SP 1154)
Qui a tué la Joconde (1975,SP 1193)
Meurtre en Play-Back (1975, SP 1203)
Jour J pour 3J (1975, SP 1221)
Etc..., etc... (1976, SP 1246)
Le métro, c'est trop ! (1976, SP 1269)
Causerie au coin du feu (1976, SP 1280)
Dix de der pour 3J (1976, SP 1290)
Chassé-croisé (1976, SP 1303)
C'était écrit (1977, SP 1320)
Entre deux morts... (1977, SP 1344)
Pompe funèbre (1977, SP 1374)
3 J non-stop (1977, SP 1380)
L'éternel premier (1978, SP 1399)
Y'a un os (1978, SP 1415)
Chassez le naturel... (1978, SP 1437)
Sale tour pour 3J (1978, SP 1456)
Prescription demain minuit (1979, SP 1491)
Qui c'est ?.... C'est le plombier (1979, SP 1500) *
Le jeu des 7-z'erreurs (1979, SP 1531)
Le docteur est absent jusqu'au... (1980, SP 1564) *
Le chat, le bouleau et le petit Martin (1980, SP 1580) *
L'argent par les fenêtres (1980, SP 1586)
Tel flair, tel flic (1981, SP 1657) *

(* ROMANS SANS " 3J ")


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