Le Billet Polar


5 Romans du Fleuve Noir à découvrir
par Claude Le Nocher

ANDRE BERTHOMIEU : " EN LEGITIME DEFENSE "
(Fleuve Noir 1958, Spécial Police 164)

Pierre Lambert (dit Pierrot) tient un bar à Pigalle fin des années 1950. C'est un honnête commerçant, bien vu de ses clients et amis, pas un truand. Sa maîtresse Dora est danseuse dans un club sélect du quartier. Le meilleur ami de Pierrot est un inspecteur de police, Gustave Martinet, avec lequel il a fait la guerre, et auquel il a sauvé la vie.
Comme tous les établissements de Pigalle, celui de Pierrot subit le racket d'Albert-le-Caïd et de sa bande. C'est le gros Bob qui passe régulièrement à l'encaissement. Il vient d'annoncer à Pierrot que les tarifs ont augmenté. Pierrot ne l'accepte pas. Si Albert n'est pas content, qu'il vienne s'expliquer avec lui.
En effet, Albert et ses complices s'invitent un soir chez Pierrot. Ils se montrent menaçants, y compris envers la clientèle. La réaction de Pierrot, freiné par Dora, sera plus vive quand il retrouvera dans son tiroir-caisse un pistolet prêté par Gustave. Se sentant en danger, il tire et tue Albert-le-Caïd. Dora supplie Pierrot de fuir.
Comme policier, Gustave est mêlé de près à l'enquête. Convaincre Dora qu'elle doit conseiller à Pierrot de se constituer prisonnier n'est pas si facile. Mais la mort d'un truand, ce n'est pas une grosse perte. Que risque-t-il ? … Bob, le second de feu Albert, est sur les traces de Pierrot. Il est plus raisonnable de se rendre.
Huit mois plus tard, le procès de Pierrot s'annonce bien pour lui. . Les témoignages - dont celui de Gustave - l'aident beaucoup. Son attitude est, par contre, plus discutable car il ne veut pas avouer qu'il était racketté. Heureusement ( ?) un témoin de dernière minute jouera en sa faveur. Mais c'est un autre sens de la justice qui anime ce témoin.
Gustave et Pierrot comprennent rapidement que liberté ne signifie pas forcément tranquillité. Il vaut mieux que Pierrot reste à l'abri pendant quelque temps. Mais ses adversaires ne le lâchent pas, et savent se montrer astucieux. Malgré la protection de son ami policier, Pierrot est en danger. Le dernier rendez-vous lui sera-t-il fatal ? …



DOMINIQUE ARLY : " MEURTRE EN EUROVISION "
(Fleuve Noir 1966, Spécial Police 556)

Compétition de descente à skis sur une piste de Megève. Favori, le champion français s'élance sous l'œil des caméras de télévision. Il franchit le " Mur des Epines ", puis tombe. On pense à un accident. Non, il a été abattu par un tireur caché. Tous ses amis, dont le gendarme Jean-Pierre Martin, ont vu cela en direct à la télévision.
Grippé, au repos, Martin veut savoir ce qui s'est produit. Il sera le tout premier aux abords de la piste. Il relèvera des traces menant à une grange, et trouvera un foulard vert parfumé. Par où commencer son enquête ? Les champions étrangers rivaux de son ami ? Plusieurs n'ont pas participé à la course. Où étaient-ils ? Ont-ils des alibis ?
Anne-Marie fut longtemps la petite amie du skieur français défunt. Mais celui-ci, depuis qu'il jouissait d'un certain prestige et fréquentait beaucoup de monde, s'était plutôt mal comporté avec la jeune fille. A-t-elle voulu se venger ? Il y a cet indice, le foulard. Et puis, elle s'est absentée l'après-midi du meurtre. Faut-il la soupçonner ?
Les relations entre le champion français et les gérants de sa boutique d'équipements de ski, à Megève, n'étaient plus très bonnes. Le jeune gendarme va découvrir qu'on y croise de curieux clients, qui veulent un article précis. Il entend parler d'un nommé Raoul, qu'il situe bientôt mais il y a quelques risques à poser trop de questions.
Les policiers en charge de l'enquête officielle n'ont pas pris tellement au sérieux Jean-Pierre Martin. Mais les éléments qu'il apporte doivent être vérifiés. Tel l'alibi de ce jeune parisien, riche fils à papa, qui prétend que sa foulure au pied l'a retenu dans une clinique. Il pouvait aisément s'en éloigner pendant deux heures, au moment du crime.
Pascal, le jeune protégé du skieur assassiné, suivra-t-il son exemple ? Pas souhaitable, selon certains. Pourtant, aidé par un ami de Jean-Pierre, il pourrait faire ses preuves à la fois comme employé à la boutique, et comme champion de ski. Le tireur n'a pas rangé son arme. Il est prêt à s'en servir encore. Trop tard pour intervenir ? …
Le premier roman policier (après deux " Angoisse ") publié par cet auteur au Fleuve Noir

J.P.GAREN : " BALADE POUR UN CADAVRE "
(Fleuve Noir 1973, Spécial Police 1002)

Alors qu'il passe des vacances à Acapulco avec sa femme, l'avocat John Adams doit regagner d'urgence la Californie. Celui qui est cette fois accusé de meurtre, c'est son vieil ami : Joe Scott, qui tient un restaurant où Adams a ses habitudes. Il n'aura que peu de temps pour préparer la défense, car le district attorney Himes estime avoir assez de preuves contre Joe pour entamer le procès préliminaire. Heureusement, le journaliste Bill Landon l'aidera, et le capitaine de la police locale, Cartling, n'est pas vraiment hostile à l'égard de l'avocat, ni de son client.
Les faits ? Joe est accusé d'avoir battu, violé, puis assassiné sa maîtresse Betsy Brown. Celle-ci était depuis quelque temps employée dans son restaurant (les deux autres étant Sally, la serveuse admirant son patron - et David Newman, excellent cuisinier un peu puritain). La police a retrouvé le cadavre de Betsy Brown dans le coffre de la voiture de Joe lors d'un banal contrôle routier.
Si Joe se montre parfois plutôt vif (il ne déteste pas se battre), on l'imagine mal violent avec une jeune femme consentante. C'est probablement vers le passé de la victime qu'il faut se tourner. Elle fut l'épouse de Frank Allison, petit truand ayant volé 250 000 dollars dans une banque, arrêté quelques jours plus tard, et venant de s'évader de prison avec deux complices supposés dangereux. On n'a pas retrouvé son butin. Il savait où habitait dorénavant son ex-femme.
Durant le week-end, l'avocat et son client (libéré sous caution) vont mener l'enquête. Mais Joe va subir un interrogatoire brutal, dont il saura se venger. Et Sylvia, l'épouse de John Adams, sera malmenée par les évadés de prison. Quand le procès reprend, le lundi, on commence à y voir plus clair sur Betsy et son mari. Pourtant, il faut encore un témoignage déterminant pour coincer le coupable

SERGE LAFOREST : " MALEMORT "
(Fleuve Noir 1967, Spécial Police 571)

Ce roman constitue la deuxième aventure du brigadier Belhomme et du gendarme Carbucci. Ils officient dans une autre bourgade. Le brigadier a épousé Fernande, l'institutrice. Ils sont confrontés à une nouvelle affaire agitant un village dont les habitants - caricaturaux à souhait - sont évidemment suspects.
Edouard Fluet est le jeune directeur d'une usine récemment installée sur la commune. Une initiative de Germain Fluet, son père, pour de sombres raisons fiscales. Edouard Fluet est un séducteur cynique qui s'envoie les plus belles de se jeunes employées, dont il se moque éperdument. Il paraît qu'il doit prochainement épouser la fille du notaire Circuy, une jolie demoiselle sans cervelle. Ce que la marquise du coin, fine mouche, considère comme une absurdité. Car Edouard multiplie les maîtresses et finit par être détesté de toute la population.
La mort de Valérie Cloque est un suicide, d'accord ! Mais le motif de ce suicide est tout de même qu'elle était enceinte d'Edouard. Quand celui-ci est retrouvé assassiné dans l'étang gelé, comment ne pas penser à une vengeance paternelle ? Ou à celle d'un amoureux de Valérie ? Pas si simple, bien sûr !
Tandis que le gendarme Carbucci s'intéresse de très près à la jeune Suzanne (qui dit avoir refusé les avances insistante d'Edouard), le brigadier recense les ex-conquêtes de la victime : Albertine et Irma, deux pestes qui ne digèrent pas d'avoir été remplacées dans le lit de leur patron ; Sidonie, officieusement maîtresse en titre du " brillant " Edouard. Mais on peut aussi soupçonner M.Foigras, le sous-directeur qui était sur le départ, et qui hérite de la direction de l'usine. Et pourquoi pas la Marquise, dont les déductions intelligentes et les promenades proches des lieux du crime sont étonnantes.
Un second meurtre relancera une enquête où le brigadier procède par élimination. Mais si on s'en prend à Suzanne, Carbucci voit rouge… et commence à deviner qui est responsable des meurtres…

CHRISTIAN MANTEY : " LES AUSSI PIRES "
(Fleuve Noir 1973, Spécial Police 1052)

Jos Chack donne l'image d'un de ces jeunes " fils de famille " qui s'ennuient un peu dans une vie dorée. Sa mère vient de mourir, son père n'a guère de rapports avec lui. Ce dernier lui donne une belle somme d'argent, assez pour vivre sans souci quelque temps. Mais ce que cherche Jos, ce n'est certainement pas la tranquillité financière.
Il pourrait quitter Paris en prenant l'avion, ou en s'achetant une voiture. Il préfère en dérober une. C'est plus excitant. Sur le trajet, il remarque un automobiliste au curieux comportement. Il le suit, pour voir. Cet homme est sur le point d'abattre son propre chien, pour de fumeuses raisons. Jos va sauver le chien, et le gardera.
Plus loin en direction du sud de la France, il subit un contrôle de gendarmerie. Dans sa position, la situation peut mal tourner. Mais il n'est pas en présence de vrais gendarmes. Il n'a pas l'intention de se laisser dépouiller. Il se défend, tue les deux hommes, puis il reprend la route - toujours avec le chien " Clebs ".
Lors d'une pause, le chien sera kidnappé. Qui est donc cet adversaire se faisant appeler Hergé ? Pourquoi voler cet animal, et attirer Jos dans une scierie inoccupée ? Cette fois, Jos est sérieusement en danger. Désir de vengeance contre volonté de survie, Jos élimine l'autre - encore une victime. Puis il retrouve (non sans heurts) la belle Kaya.
La jeune femme est une étrangère qui fait de l'auto stop vers la Côte d'Azur. S'il n'est pas question d'amour sentimental entre eux, Jos et elle s'entendent plutôt bien. Ils vont s'installer ensemble au bord de la mer. Grâce au hasard, ils récolteront une belle somme aux courses. Kaya avoue ne pas être insensible à l'argent.
Le " milliardaire " américain Harrison propose à Jos une combine qu'il ne peut refuser : attaquer un transport de fonds illicite. Une opération fort rentable, présentant peu de risques. Mais Jos est habitué aux coups tordus - et celui-là en était un très gratiné. Il saura prendre sa revanche. Son ultime épreuve, peut-être ?…


 

 


 

 


 

 

 

CLAUDE LE NOCHER

 

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