Le Billet Polar
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Gérard Alle, croquis perso par Claude Le Nocher

En abordant pour la première fois Gérard Alle, je n'avais aucune idée préconçue à son sujet. C'était le 20 juillet 2002 au salon du livre " Le Chien Jaune " à Concarneau. Quelques semaines plus tôt, les médias avaient parlé de lui et de son nouveau titre, " Babel Ouest ". Une aventure de la série Le Poulpe à Douarnenez, sympa ! Publiée avec sa traduction en breton, pourquoi pas ? On le présentait comme un auteur d'avenir. Possible, je n'avais encore rien lu de lui.
Premier contact. Un romancier à l'aise dans sa tête, sans prétention. Régional affirmé, publié par un éditeur national. Pas contradictoire. Je choisis de le découvrir avec " Bartali zig zag " (2001), un titre de la Série Grise. Dédicace : " De circonstance par les temps qui courent. " Juillet, Tour de France, bien sûr. Quelqu'un qui aime le vélo ne peut pas être tout à fait mauvais, pensai-je. J'ai lu en priorité ce roman pas trop long. J'ai adoré l'histoire de Lucien, ce retraité dont la mémoire commence à faiblir et qui s'ennuie un peu. Mais il va s'offrir une ultime revanche sur son adversaire de toujours, M.Rolland.

 

 

23 novembre 2002, Lamballe, Festival " Noir sur la Ville ". Deuxième rencontre avec Gérard Alle. Il me reconnaît vaguement (n'avons-nous pas une stature similaire ?) Cette fois, nous faisons mieux connaissance. J'apprends qu'il est directeur d'ouvrages de deux recueils de nouvelles publiés chez Baleine : " Crachins " (2001) et " Grains " (2002). Il y a foule, comme toujours ici. Avant de partir, je prends " Il faut buter les patates " (2001), qu'il a sous-titré " Polar Fermier ". Dédicace plus personnelle : " A Claude, pour compléter sa collec' de patates après La Belle de Fontenay, de J.B.Pouy " Là encore, j'ai adoré cette histoire d'agriculteurs s'opposant à la puissante et productiviste Coopé. Le FLP, Front de Libération du Ploukistan, dénonçant les rois de l'agroalimentaire… un régal !

Au fil des salons du livre, Gérard et moi avons sympathisé. Sans doute divergeons-nous sur quelques points. Gérard est un militant, son passé en témoigne. Né le 27 décembre 1953 à Bègles (33), il a été très tôt influencé par ses origines maternelles bretonnes… Stop ! Pour sa biographie, consultez la 2e édition du Dictionnaire des Littératures Policières, de Claude Mesplède. Ou bien, allez le voir lorsqu'il est présent sur un salon, en dédicaces dans une librairie. Je doute que vous soyez mal reçu. Si le polar vous intéresse moins, il a aussi écrit plusieurs livres documentaires, illustrés des photos de Gilles Pouliquen. Entre autres : " Paysans, gestes et paroles " (2001), " Commerces de campagne " (2002), " Pains de campagne " (2003), " Le vin des Bretons " (octobre 2004).

Gérard a aussi dirigé un 3e recueil de nouvelles : " Brest, l'ancre noire " (2003, éditions Autrement). On ne peut que recommander cet excellent livre qui, on l'aura compris, a pour thème la ville de Brest vue par des auteurs d'inspirations et de styles différents.
En 2004, Gérard a débuté une trilogie romanesque : " Lancelot fils de salaud " (Les Contrebandiers éditeurs), dont le premier tome est intitulé : " La fugue de l'escargot ". C'est une saga familiale (pléonasme), une histoire riche et ambitieuse. Si j'indique avoir, une fois de plus, adoré ce lire, on me suspectera de copinage, de parti pris. On aurait tort. Car je l'attendais au tournant, l'ami Gérard. Un an plus tôt, il m'avait parlé de ce projet en cours. Ne voulait pas trop en dire, bien sûr. " La vie d'un jeune garçon et de sa famille… En Bretagne, mais aussi au Maroc… Pas un roman-jeunesse, ni un polar… " Tu parles d'un scoop ! J'attendais avec fébrilité ce bouquin. Encore un que j'ai lu en priorité, mais sans la moindre complaisance. Convaincu, je l'ai été très rapidement.
Nul n'est obligé de me croire quand j'affirme que Gérard Alle a du talent. Dans les salons, j'ai observé ses lecteurs. Eux qui ont déjà lu ses précédents livres, ils savent. C'est en confiance qu'ils achètent le nouveau roman, ou un ancien titre qu'ils ont raté à sa sortie. Ils ne seront pas déçus. Surpris, peut-être. N'est-ce pas un peu ce que l'on demande à un auteur ? De se renouveler en conservant les mêmes qualités d'écriture. C'est bien le cas de Gérard.

CLAUDE LE NOCHER

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