Biographie :
Né le 28 novembre 1936 à Bordeaux. Autres publications : Le Parc (1961); L'Intermédiaire (1963); Drame (1965); Logiques (1968); Nombres (1968).
A publié d'abord dans Ecrire n° 3 (dirigé par jean Cayrol), un court récit, Le Défi, à propos duquel François Mauriac, lui consacrant tout un article dans L'express, écrivait en 1957 : « J'aurai été le premier à écrire ce nom. Trente-cinq pages pour le porter, c'est peu - c'est assez. »
Une Curieuse Solitude est surtout connu par le retentissant article qu'Aragon écrivit à son sujet en 1958, dans Les Lettres françaises : Un perpétuel printemps, article où il découvrait en l'auteur : « Un écrivain véritable, et il n'y en a pas tant qu'il paraît en France, une âme haute, quelqu'un qui sait ce que c'est que rêver. » « Et je sais, pour ma part, un peu mieux grâce à Philippe Sollers - écrivait encore Aragon -, que, non, nous ne mourrons pas tout entiers. Puisque les choses essentielles, d'autres après nous vont les sentir, les toucher, les voir, en parler. Puisque nous pouvons disparaître, l'amour demeure. La vie. Ce mot après quoi on ne peut presque en écrire aucun autre.» Une Curieuse Solitude s'inscrit dans une tradition complexe, à la fois libertine et secrète, contradictoire, qui va de Diderot, Goethe ou Novalis à Stendhal, Nerval et Proust. De forme romanesque classique, son intérêt est d'avoir été écrit, à vingt ans, par un écrivain qui, depuis, a transformé complètement son écriture. Ce roman est ainsi comme le témoignage d'une époque « figurative », un exercice sur des thèmes anciens (initiation érotique, apprentissage culturel) confronté à l'annonce, encore voilée et positive, d'une nouvelle phase historique (le livre a été écrit en 1957).