Résumé :
On a parlé à propos de cette étude d'une " apologie des procès de Moscou ". Si pourtant nous disons qu'il n'y a pas d'innocents en politique, cela s'applique encore mieux aux juges qu'aux condamnés. Nous n'avons jamais dit qu'il fallût condamner Boukharine, ni que Stalingrad justifiât les procès. A supposer même que, sans la mort de Boukharine, Stalingrad fût impossible, personne ne pouvait prévoir, en 1937, la suite de conséquences qui, dans cette hypothèse, devaient conduire de l'une à l'autre, pour la simple raison qu'il n'y a pas de science de l'avenir. La victoire ne peut justifier les procès à leur date, ni, par conséquent, jamais, puisqu'il n'était pas sûr qu'ils fussent indispensables à la victoire.
Source : Gallimard