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Impressions d'Afrique

Raymond Roussel

Résumé : Sa vie est une énigme, ses oeuvres autant de rébus. « On en sait plus sur Virgile que sur lui», remarque jean Ferry. Certes, pour percer l'opacité de ce mystère on peut toujours interroger Roussel lui-même à travers Comment j'ai écrit certains de mes livres, publié deux ans après sa mort. Mais cette oeuvre posthume ne livre pas le centième de ses secrets... Alors ?
Le 20 janvier 1877, Raymond Roussel naît à Paris. Sa famille est fabuleusement riche. Il aurait pu rester oisif toute sa vie. Après des études musicales, il décide, à dix-sept ans, de ne plus faire que des vers et dans une versification irréprochable. Il écrit nuit et jour pendant des mois. Son premier livre La Doublure lui fait éprouver une sensation de « gloire universelle d'une intensité extraordinaire ». Illumination fulgurante et d'autant plus cruelle que La Doublure, parue le 10 juin 1897, est un échec complet. « J'eus l'impression d'être précipité jusqu'à terre du haut d'un prodigieux sommet de gloire.»
Certains poèmes comme La Vue paraissent dans Le Gaulois du dimanche. Mais sa difficulté à les publier ajoutée à l'indifférence avec laquelle ils sont reçus, bouleversent leur auteur, provoquent chez lui de véritables crises de délire. Il persiste toutefois, façonne des combinaisons de mots et se livre à de savantes acrobaties dans l'agencement des phrases. Comme le dira André Breton, vient de naître « le plus grand magnétiseur des temps modernes ». Roussel écrit Nanon, Une page du folklore breton et surtout Impressions d'Afrique. Il ne faudra pas moins de vingt-deux ans pour épuiser sa première édition, parue chez Lemerre en 1910.
A trente-trois ans, Roussel reste un complet inconnu. Une personne pourtant s'intéresse à lui : Edmond Rostand. Il lui conseille de faire adapter Impressions d’Afrique pour le théâtre... " Ce fut plus qu'un insuccès, ce fut un tollé. On me traitait de fou, on « emboîtait » les acteurs, on jetait des sous sur la scène, des lettres de protestation étaient adressées au directeur. »
Alors Roussel écrit Locus Solus. Résultat nul! Suivi d'une adaptation théâtrale qui crée un tel scandale que Paris connaît l'auteur du jour au lendemain. Pour L'Etoile au front (1924), la mesure est comble. Au troisième acte, on doit baisser le rideau pour calmer le public. Des partisans prennent sa défense et applaudissent
" Hardi la claque! » crie un adversaire. « Nous sommes la claque et vous êtes la joue », réplique le poète Robert Desnos, qui, avec
les surréalistes, s'est enflammé pour Roussel. Un an plus tard, Roussel fait représenter La Poussière de soleils à la Porte SaintMartin. Le théâtre affiche complet. C'est qu'on est venu d'abord pour assister au tumulte... De plus en plus amer, Roussel revient à la poésie et publie un dernier livre : Nouvelles Impressions d'Afrique en 1932. Il n'a plus qu'un an à vivre.
Roussel a parcouru le monde avec une incuriosité absolue. « De tous mes voyages, je n'ai jamais rien tiré pour mes livres. Il m'a paru que la chose méritait d'être signalée tant elle montre clairement que chez moi l'imagination est tout. »
Le continent des Impressions d Afrique est donc complètement imaginaire. Un 25 juin, le roi nègre Talou VII offre un gala en l'honneur de son sacre. On procède à des exécutions capitales puis un groupe d'Européens présente des spectacles.. Se succèdent alors une série de tableaux avec démonstrations de machines savantes et numéros hardis d'acrobates, d'écuyers ou d'acteurs improvisés. Les Noirs assistent à ces exhibitions, y participent parfois... Puis le narrateur, qui nous a scrupuleusement fait suivre le déroulement des manifestations, assis sous les branches d'un sycomore, se souvient de tout ce qui a précédé le 25 juin, et il se met à songer « dans le grand silence matinal aux multiples aventures qui depuis trois mois avaient rempli ma vie. » Mais comment résumer la magie méthodique de Roussel ou ce stupéfiant flash-back du dixième chapitre?
Les histoires, les récits qui s'enchaînent et s'imbriquent ici sont parfaitement clairs, transparents même : la disparition d'une fille chérie, la trahison d'une épouse, le naufrage d'un bateau... Et pourtant on pressent très vite un sens caché. Comme ces prestidigitateurs qui escamotent la réalité, Roussel nous montre son inoffensive boîte, mais elle a un double fond et nous nous perdons dans cet entre-deux du monde.
Non, on ne peut pas expliquer Roussel, même si chacun de ses gestes, chacun de ses écrits obéissaient à des règles particulières et précises qui enchantèrent plus tard un Georges Perec. Sa mort 'aussi est énigmatique. Lui qui vivait toujours seul, malgré ses trois cuisiniers, ses trois jardiniers, ses trois chauffeurs et ses trois Rolls, se rendit un jour à Palerme, retint la chambre 224 au Grand Hôtel et des Palmes. Il se suicida là le 14 juillet 1933.

Source : Le Livre de Poche

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"Impressions d'Afrique" est paru dans les collections suivantes :

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GF | Flammarion

1ère édition en 2005


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