La carriole du père Juniet

Félicien Marceau

Résumé : On a souvent demandé à des peintres d'illustrer des romans. La collection Tableaux vivants propose la démarche inverse : il s'agit ici, en partant d'un tableau, d'imaginer tout ce qui l'a précédé ou, mieux encore, tout ce qui aurait pu le précéder.
Pour sa part, Félicien Marceau a choisi le célèbre tableau du Douanier Rousseau, La Carriole du père Juniet. On ne pouvait imaginer plus heureuse rencontre. De tous nos peintres, Rousseau est un des plus ingénus. Un ingénu, c'est quelqu'un qui s'étonne. C'est ce même étonnement qui court à travers toute l'oeuvre de Félicien Marceau, que ce soit dans ses pièces comme L'Oeuf et La Preuve par quatre ou dans ses romans comme Creezy ou Appelez-moi Mademoiselle, ce regard neuf, ce regard libre, ce regard où se reflètent tantôt l'angoisse, tantôt la révolte, tantôt, et le plus souvent, l'absurdité du monde et son comique.
Totalement libéré, allant jusqu'à mettre en doute l'identité des personnages et en leur prêtant mille mésaventures, Félicien Marceau s'est rué avec un visible bonheur dans ce récit d'une verve déchaînée.

Source : La Différence