Résumé :
On l'a appelée un « passage », on l'a considérée comme un préliminaire au « grand voyage » soit vers un monde meilleur, soit vers un autre monde imaginé selon nos terreurs ou nos espérances, on l'a vue aussi comme une étape ultime préludant à la plongée dans le néant. Mais, en tant que telle, la mort, qu'est-ce que c'est? Rien, puisqu'elle ne se caractérise qu'en référence avec la vie.
Elle n'est que par rapport à notre existence et située en dehors, au-delà, d'elle : irréversible, inéluctable, toute naturelle quand elle ne touche directement aucun des nôtres, tragique quand elle nous affecte, mais incertaine quant à sa date.
Il arrive, bien sûr, que l'on fixe l'heure de sa mort, mais le suicide est-il un point final ou un appel au secours adressé aux autres? La psychanalyse penche pour la seconde interprétation. Et c'est à la psychanalyse que recourt encore Marc Oraison pour étudier, après les mobiles du non-suicide, la relation entre la mort et la science, puis à sonder notre conscience dans ses rapports avec la mort des autres — selon un cheminement dialectique où il expose avec simplicité ses raisons de douter, de s'inquiéter et de croire.
Source : Le Livre de Poche