Résumé :
« On ne se méfie pas d'eux des mots et le malheur arrive. » Tout est dit dès Voyage au bout de la nuit. Parler, pour Céline comme pour les personnages de Céline, n'est jamais un acte innocent. Au contraire. C'est une façon désespérée d'échapper à la misère du monde, de se distraire au sens pascalien, de nier la mort. Et sa tendresse, Céline la réserve aux seuls silencieux - c'est-à-dire aux enfants, aux animaux, aux malades, aux prisonniers, aux êtres qui souffrent, aux êtres lucides, aux victimes de la parole des autres, de tous les autres...
« Il faut choisir, mourir ou mentir », dit-il encore. Ce dilemme est décisif. L'étudier ici dans ses différents aspects revient à éclairer d'une lumière cruelle et particulièrement révélatrice l'oeuvre immense et crépusculaire de Céline, acteur et témoin de tous les égarements du siècle.
Source : Gallimard