Résumé :
En 1955, Kerouac fait un séjour à Mexico où il a comme voisin William Garver (Bill Gains dans les romans). Il écoute longuement les soliloques de ce vieux morphinomane bourré de lectures, et ce faisant, en trois semaines, il écrit sur son carnet de notes les 242 chorus des Mexico city blues. Il s'agit d'une poésie " improvisée écrite ", qui prolonge la prose spontanée des romans du " plus grand trompettiste de la prose américaine ". Mais poésie comme prose mettent en jeu une discipline (ici par exemple la forme nouvelle du chorus) qui permet à Kerouac, entre autres qualités, de trouver dans ces brefs poèmes une rythmique très particulière (que la transposition française rend remarquablement bien), aussi équilibrée et inventive que celle des grands jazzmen aimés de l'auteur. Mélange d'illuminations, d'impulsions verbales, de formules du mysticisme zen, des mots de l'Amérique et quelquefois des images de la vie quotidienne parmi d'autres visions, cette poésie folle, joyeuse, triste, magnifique, est, résultat de la recherche d'écriture permanente de Kerouac et de sa connaissance du jazz, un chef-d'oeuvre de la poésie américaine contemporaine.
Source : 10-18