Quai de l'enfer

Varlan Chalamov

Résumé : « Dans le froid et l'opprobre de Kolyma, Varlam Chalamov doit se contenter d'un crayon dissimulé et de bouts de papier qui l'obligent à rédiger des scènes très courtes : au maximum sept pages. Mais c'est ainsi que se sont accumulées les onze cents pages d'une oeuvre qui n'a pas sa pareille au monde, Récits de Kolyma. Le fond même de ces textes nombreux peut varier : entouré de la taïga et de la toundra du Grand Nord sibérien, un homme note ce qui l'entoure, en éliminant toute sensation de haine ou d'espoir. (...) Il met une sorte de frénésie mystique à préserver son écriture des atteintes quotidiennes. Le résultat est confondant. L'essentiel de l'homme, que ce soit la survie ou la dignité, est décrit avec autant de grâce que de minutie. (...) L'art de la litote et du trait juste rappelle Tourgueniev. On peut aussi évoquer Jules Renard parvenu aux portes de l'enfer. Et tout acte est ici considéré comme un objet dont l'approche appar¬tient, comme avec l'école du regard ou Francis Ponge, à un parti pris de sérénité absolue. »

Alain Bosquet.

Source : Le Livre de Poche