Résumé :
On a comparé Laurence Sterne (1713-1768) à notre Rabelais pour la verve et le sens humoristique : un Rabelais d'outre-Manche et du XVIII° siècle, avec ce goût galant qui est tout à fait de son temps.
Tristram Shandy est certainement son chef-d'oeuvre ; publié de 1760 à 1767, l'écrivain l'aurait sans doute poursuivi si la mort ne lui avait arraché la plume des mains. On aimera, dans ce roman d'une étonnante liberté de composition, non seulement le personnage du héros qui n'est peut-être pas le plus important, mais encore celui du père de Tristram, Walter, féru de philosophie, dont l'originalité frise la bizarrerie ; l'oncle Toby, l'ancien officier qui assumera la responsabilité d'éduquer l'enfant, âme tendre, sorte de Don Quichotte à qui son serviteur, Trim, tient lieu de Sancho Pança ; la séduisante veuve, Mrs. Wedman qui voudrait devenir la femme de Toby ; la mère de Tristram, d'une gentillesse et d'une patience angélique et aussi le curé Yorick, personnage tout shakespearien. Tris-tram Shandy, d'ailleurs, est moins remarquable par la conduite du récit et l'intrigue que par les " hors-d'oeuvre ", en quelque sorte, avec des pages magistrales qui appartiennent au trésor de la littérature de tous les temps
Source : 10-18