On peut certainement leur trouver des défauts. Le classicisme des enquêtes balisées ne favorise guère l'originalité. Interrogatoires et recherches d'indices, rien de plus ordinaire. Une grande partie du public aime et approuve cette forme d'enquêtes, ce qu'on ne peut lui reprocher. Et on a vu que l'auteur compensait en proposant des thèmes actuels. Quant aux ambiances, on pourrait les qualifier de conformistes ou de bourgeoises. Sans doute est-ce tout simplement le reflet d'une part de la société française. L'important n'est-il pas de rester crédible, en montrant des personnages et des situations crédibles ?
Il est vrai qu'on aimerait parfois un peu plus de dualité, d'opposition entre les deux héros. Aussi sympathique soit-elle, leur complémentarité fait ronronner certaines histoires (voir " Lanterne rouge à Châteauneuf-du-faou "). Suggérons à l'auteur d'aimables disputes séparant les deux policiers, afin de vivifier le récit. Il va sans dire que l'auteur est seul à décider du caractère de ses personnages.
On aura compris que ces romans s'adressent à un lectorat appréciant la tradition des enquêtes policières, plutôt qu'aux amateurs de romans noirs et durs. Dans les " Salons du livre " et autres séances de dédicaces, on peut constater que le public est fidèle à Firmin Le Bourhis et à ses livres. Ce quinquagénaire souriant accueille les gens avec amabilité, qu'ils connaissent déjà ou non ses romans.
Il réalise de beaux tirages. Ses lecteurs sont satisfaits. On vient de voir qu'ils ont absolument raison. Il s'agit donc d'un auteur à découvrir.
Les titres de Firmin Le Bourhis : " La neige venait de l'ouest " (2000), " Les disparues de Quimperlé " (2001), " La belle scaëroise " (2002), " Étape à Plouay " (2003), " Lanterne rouge à Châteauneuf-du-faou " (2003), " Coup de tabac à Morlaix " (2004), " Échec et tag à Clohars-Carnoët " (2004), " Peinture brûlante à Pontivy " (2005).
Tous publiés aux éditions Alain Bargain.
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