Résumé : Le chômeur condense tout un ensemble d’indignités sociales et politiques qui en font une figure peu fréquentable et peu respectable. Le chômage « volontaire », les « trappes à chômage », la « violence » des chômeurs, leur tentation électorale vers le FN sont quelques-uns de ces lieux communs de la vision néo-libérale du chômage, empiriquement réfutables à la seule lumière des travaux sociologiques menés sur ce thème. Par ailleurs, si chômage et démocratie sont deux termes très souvent mis en relation, c’est pour poser la question sous l’angle unique des effets : quels effets sociaux et politiques le chômage exerce-t-il sur la démocratie ? Or, si on renverse les termes de la question initiale – « qu’est-ce que la démocratie fait, ou doit faire, des chômeurs ? » – on retrouve l’origine du chômage en tant que réforme sociale visant, dans la toute fin du xix e siècle, à arracher les chômeurs à une « dangereuse » pauvreté. Cette vieille réforme du chômage contribuait à construire le chômage en risque collectif auquel il devait être apporté des solutions collectives. Elle cherchait alors à conférer de véritables droits aux chômeurs, présumés non responsables de leur situation dans la mesure où elle était définie comme le résultat involontaire d’un aléa économique. Le rappel des origines de cette réforme n’en devient que plus urgent à l’heure où la plus grande confusion sémantique règne autour de la délicate question du chômage. Source : Editions du Croquant
Collection : Savoir/Agir
Edité par Croquant (Editions du)
Paru dans cette collection en Janvier 2005
ISBN : 2914968094
EAN : 9782914968096
Genre : Economie
Prix éditeur : 12.00 €
224 pages
Prix reçu pour ce livre
Numéro avant/après