Résumé :
Rendre leur saveur aux mots, les plier aux règles inédites d'une syntaxe libre, ces licences traditionnellement accordées au poète sont habituelle-ment refusées au traducteur. L'intérêt des poèmes qui courent sous la plume de Claudel alors qu'il prie les Psaumes est, au-delà de leur éblouissante réussite littéraire, dans cette création d'un français moderne grandi à la dimension d'une langue sacrée. Ainsi, ce que près de vingt siècles de latin d'Eglise avait dispensé d'entreprendre, Claudel le réalise et de façon prophétique à la veille de l'ère de la liturgie en français - et, comme pour lui donner un der-nier titre de gloire, à partir du latin de la Vulgate.